Ça y est, le jour J est enfin arrivé.
Aujourd'hui, le 8 octobre 2024, le parc du Mont Bellevue obtient officiellement son statut de réserve naturelle universitaire pour les terrains appartenant à l’Université. L’heure est donc aux célébrations, mais c’est aussi une parfaite occasion de souligner tout le chemin parcouru. En effet, dans cette quête de conciliation entre l’accessibilité et la protection de l’écosystème, de nombreuses mesures, initiatives et réalisations ont parsemé le quotidien du parc dans les dernières années...
Quelques faits marquants
L’idée du projet de réserve naturelle a d’abord germé en 2017, et c’est le 10 juin 2019 que la Ville de Sherbrooke et l’Université ont déposé leur demande de reconnaissance à titre de réserve naturelle auprès du ministère. L’obtention d’un statut officiel de réserve naturelle a été accordé à l’Université par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. En 2018, une table de concertation appelée l’Alliance a été mise en place, où les différents regroupements d’usagers et d’usagères du parc du Mont-Bellevue avaient la possibilité d’émettre des recommandations aux propriétaires, soit l’Université de Sherbrooke et la Ville de Sherbrooke. Ces recommandations concernaient divers projets en lien avec la création de la réserve naturelle universitaire.
Des changements pour un parc plus durable
À savoir qu’un lieu qui entreprend de devenir une réserve naturelle doit laisser au moins 75% de son territoire à l’état naturel, c’est-à-dire dépourvu d’aménagements et de présence humaine. Dans ce contexte, il était d’autant plus important de s’assurer de la pertinence et de la durabilité des sentiers, ainsi que de leur capacité à répondre aux besoins des usagers à long terme. C’est pourquoi de nombreux changements ont pu être observés dans les dernières années, qu’il s’agisse de la création, du réaménagement ou de la fermeture de certains sentiers. Des sentiers pédestres rustiques ont notamment été conçus près du stationnement Dunant et de l’Université de Sherbrooke ainsi que deux nouveaux sentiers de vélo de montagne écoresponsables. Notons également que des efforts ont été déployés afin de restaurer les sentiers fermés : plusieurs plantations d’arbres ont été organisées dans le but de revégétaliser ces zones et aider la nature à y reprendre le dessus.
Suivre la santé de son milieu naturel
Un autre fait intéressant à savoir en lien avec le statut de réserve naturelle est que l’UdeS et ses partenaires doivent respecter différents engagements et obligations afin de respecter la nature et la biodiversité de la réserve naturelle universitaire. De plus, depuis 2019, un programme de suivi de l’intégrité écologique (PSIÉ) a été élaboré par un comité impliquant des personnes spécialistes et étudiantes de l'UdeS ainsi que des personnes expertes de la Ville de Sherbrooke et du Regroupement du parc du Mont-Bellevue. Ce programme permet de suivre l’état de santé du parc du Mont-Bellevue et de sa réserve naturelle universitaire à long terme.
Ainsi, depuis 2019, 18 indicateurs sont suivis périodiquement afin de connaître l’état de l’écosystème. Parmi eux, on compte la déprédation des cerfs de Virginie, le dénombrement des salamandres de ruisseaux et le suivi des espèces d’oiseaux. Avec un peu plus de 200 hectares, le parc du Mont-Bellevue et sa réserve naturelle universitaire possèdent une biodiversité pour le moins impressionnante. On y trouve une centaine d’espèces animales, environ 400 espèces végétales et une dizaine d’espèces à statut particulier, c’est-à-dire menacées ou vulnérables. Sans parler des nombreuses espèces de champignons. Bref, bien du monde à protéger !
Des petites victoires qui en disent long
En 2023, le parc du Mont-Bellevue a reçu le titre de station de ski écoresponsables et durable de l’année par l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ). Si le parc s’est mérité un tel honneur, c’est notamment en raison de ses efforts pour protéger la biodiversité environnante, mais aussi grâce à son projet d’oasis de nuit étoilée. En effet, des mesures ont été mises en place afin d’y limiter la pollution lumineuse, comme la réduction de l’intensité lumineuse de la croix pendant la nuit et la sensibilisation auprès des propriétaires avoisinants. Il s’agit d’un enjeu important, puisque de nombreuses espèces souffrent de ce type de pollution, entre autres les espèces nocturnes et les insectes. Le parc du Mont-Bellevue a même reçu le tout premier titre de Urban Night Sky Place en milieu urbain au Québec.
En outre, si le statut de réserve naturelle ne changera pas grand-chose dans le quotidien des usagers, il s’agit néanmoins d’une victoire importante. En effet, ce statut nous assure que les efforts de préservation du milieu naturel se poursuivront et qu’aucun nouveau développement ne pourra être réalisé sur le territoire de la Réserve naturelle universitaire du Parc-du-Mont-Bellevue. Nous pourrons donc continuer encore longtemps d’apprécier ce petit trésor de verdure en plein cœur de la ville. En espérant que cette grande réalisation saura emboîter le pas et en inspirer d’autres à prendre des initiatives pour protéger la nature. Parce qu’elle en a besoin plus que jamais.
lk
hi